Performance par Chahine Icône / 2015

Etat islamique :

Les destructions d’œuvres d’art païennes en Syrie ont amenés cette performance à exister. Il fallait aller à l’encontre de ces actes en proposant une action furtive, légère et amoureuse envers une idole païenne, dans un grand musée craintif et alourdi par les plans vigipirates. Les hommes détruisant les œuvres sont habillés de noir, de blanc de gris, le plasticien glorifiant l’œuvre porte une petite robe en organza rose et lilas de chez Sonia Rykiel.

 

Institution :

Les jeunes plasticiens ne sont pas autorisés à exposer dans les grands lieux parisiens. Il faut remplir tout un tas de formulaire, envoyer un grand nombre de CV, lettres de motivations, portfolios pour pouvoir espérer une petite résidence dans un endroit perdu de la France. L’artiste tente de se réapproprier un centre d’art central, sans demander l’autorisation, car il estime que c’est tout à fait légitime.

 

Apollon :

Il s’agit d’une reproduction du XVIe siècle d’une sculpture athénienne datant de 460-470 av. J.C. Cette sculpture a été choisie pour son allure hiératique, très froide et pour le standard classique de virilité lisse qu’elle représente, pour créer un décalage avec le corps « 2015» du performeur. Elle a également été choisie car elle représente Apollon, Dieu antique des arts, de la poésie, du chant et de la musique.

 

Regard :

Le plasticien ne fabrique pas d’image, mais il regarde l’œuvre, l’appréhende, tout comme les autre visiteurs du musée. Il tente de faire de la contemplation une œuvre en elle même, il essaie de proposer une autre appréhension de l’œuvre d’art en l’explorant avec la voix, avec le son, comme une chauve souris, plutôt qu’avec les yeux. Il fallait déclarer son amour à une œuvre d’art d’une manière expansive plutôt que d’une façon introvertie comme habituellement.